AFP - vendredi 6 février 2009, 20h34
Le violeur récidiviste Patrick Trémeau condamné à 20 ans de réclusion
Le violeur récidiviste Patrick Trémeau, qui durant les 4 jours de son procès avait tenté de convaincre la cour d'assises de Paris qu'il avait changé, a été condamné vendredi à 20 ans de réclusion pour trois nouveaux viols commis à sa sortie de prison en mai 2005.
Sa peine, assortie d'une peine de sûreté de 10 ans, s'accompagne d'un suivi socio-judiciaire avec obligation de soins durant 8 ans. S'il ne respecte pas les obligations imposées à sa sortie de prison, il pourrait retourner en détention durant 5 ans.
"Je crois qu'aujourd'hui, c'est ma dernière chance et je saurai la saisir. Je crois pouvoir être meilleur demain", avait déclaré l'accusé avant que la cour ne parte délibérer durant quatre heures.
Patrick Trémeau a déjà été condamné à sept ans de prison en 1987 dans le Val-de-Marne pour un viol et à 16 ans de réclusion en 1998 à Paris pour 11 viols et deux tentatives, commis entre 1993 et 1995.
Compte tenu des remises de peine et des décrets de grâce collective, il était sorti de prison en mai 2005 après dix années d'incarcération.
Entre juin et septembre 2005, celui que l'on surnommait déjà "le violeur des parkings" avait renoué avec ses pulsions et violé trois jeunes femmes, deux dans des parkings et la troisième dans un local à poubelles. Des viols qu'il a toujours reconnus.
Dans la matinée, l'avocat général Philippe Bilger avait requis 20 ans assorti d'une peine de sûreté des deux tiers et d'un suivi socio-judiciaire pendant dix ans.
"Le bon sens ne devait pas autoriser une libération aussi anticipée qui ne peut aboutir qu'à la catastrophe que vous allez juger ce soir", avait dit M. Bilger, considérant que "quand on relâche dans la nature un homme comme Patrick Trémeau (...), il y a non-assistance à société en danger".
"Ce qui est impressionnant, c'est sa sortie", avait acquiescé l'un des avocats de Trémeau, Me Jean-Baptiste Rozès. "D'un coup d'un seul, le 7 mai 2005, on ne prend plus la peine de l'appeler, ni de faire quoi que ce soit", avait-il dénoncé, appelant la cour à transformer Trémeau, aujourd'hui "symbole du diable" et de la "désespérance" en celui "d'une peine efficace" et "moderne", privilégiant le suivi socio-judiciaire.
Me Henri Leclerc avait renchéri en demandant à la cour de lui "tendre un peu la main" afin qu'il réintègre "la société des hommes".
Patrick Trémeau n'est "pas né sous une bonne étoile", avait concédé plus tôt M. Bilger dans son réquisitoire.
Mardi, l'ancien plombier avait raconté en pleurant sa jeunesse difficile, du viol de sa mère, tombée enceinte de son demi-frère, aux coups de ceinture de son beau-père, en passant par les violences sexuelles qu'il avait subies dans un foyer alors qu'il était jeune adolescent.
"Il est le seul à pouvoir briser le cercle vicieux" qui relie la victime d'hier à l'agresseur d'aujourd'hui, avait estimé jeudi l'expert psychiatre Daniel Zagury.
Oui, Patrick Trémeau a commis des "crimes graves", sortes de "compensations horribles" à ses échecs sexuels et sentimentaux, oui sa responsabilité est "totale", a accusé l'avocat général mais, a-t-il lui-même nuancé vendredi, il semble avoir évolué et ne plus rien avoir "du prédateur froid".
"Il est évident que le Patrick Trémeau de 1998 (...) avec ses tentatives de suicide, sa haine et son ressentiment, n'a plus rien à voir avec celui d'aujourd'hui", a-t-il dit, avant de demander une peine qui prenne en compte le fait que l'accusé serait "un jour capable de sortir, sans doute diminué de tout ce qui le rendait dangereux".
Source : Msn Actualités