L'ouragan géant Ike a fait des dégâts considérables au Texas mais le «pire» ne s'est pas produit, ont indiqué samedi les autorités américaines, alors qu'aucun bilan des victimes n'était disponible 24 heures après le début de la tempête sur les côtes texanes.
«Le pire scénario ne s'est pas produit», a déclaré le gouverneur du Texas, Rick Perry. «Mais il y a beaucoup de dégâts», a ajouté M. Perry lors d'une conférence de presse, 12 heures environ après l'arrivée de l'oeil du cyclone sur la station balnéaire de Galveston.
La petite ville, bâtie sur une langue de terre entre lagune et golfe du Mexique, a été frappée de plein fouet par des vents soufflant en rafales à plus de 200 kmh, tandis que le niveau de la mer s'élevait de six mètres.
La tempête et l'inondation ont laissé un spectacle de désolation: poteaux et palmiers couchés comme des quilles, fils électriques en bataille, feux de circulation pendants, vitres brisées, toits et cheminées arrachés et bateaux échoués au milieu des terres.
Mais dans la région du port de Houston, la quatrième ville des Etats-Unis située à 70 km de là, les inondations ont été moins importantes que prévu, a déclaré le gouverneur.
A 14h00, Ike a été rétrogradé en tempête tropicale par le Centre national des ouragans (NHC) basé à Miami, et la force des vents n'était plus que de 95 kmh.
Le secrétaire américain à la Sécurité intérieure, Michael Chertoff, a déclaré de son côté que des informations initiales faisaient état de quelques morts. «Mais le bilan pourrait s'alourdir dans les prochaines heures particulièrement chez les personnes qui n'ont pas évacué la zone», a-t-il déclaré.
Quelque 2,2 millions de personnes ont été évacuées au Texas et plus de 130 000 dans l'Etat voisin de Louisiane, a précisé ce responsable. Mais malgré un ordre d'évacuation lancé jeudi, plus d'une centaine de milliers d'habitants seraient restés terrés chez eux à Galveston et dans le proche comté de Brazoria.
Les autorités de Galveston craignaient de découvrir de nombreuses victimes à mesure que les sauveteurs s'aventuraient dans la ville encore battue par les vents.
«Ca a été facile jusqu'à présent», a déclaré un pompier. «Mais ramasser les corps va être une autre paire de manches vu le nombre d'appels que nous avons reçus hier alors que nous ne pouvions aller nulle part». Les pompiers avaient décidé vendredi soir de ne plus se déplacer en réponse aux appels de détresse.
«Je n'ai jamais vu un ouragan pareil. L'étendue des dégâts va dépasser l'imagination», a déclaré Diane Thiel, une habitante de Galveston âgée de 62 ans qui s'était réfugiée dans le plus grand hôtel de la ville.
La ville a déjà été frappée en 1900 par un cyclone qui a fait plus de 8 000 morts et reste la plus grave catastrophe naturelle de l'histoire des Etats-Unis.
A Houston, les chaînes de télévision montraient le plus haut gratte-ciel de la ville avec de nombreuses vitres éclatées jusqu'au sommet (305 m de haut). Le maire Bill White a appelé les habitants à ne pas sortir et à boire de l'eau en bouteille.
«C'est une tempête énorme, qui provoque beaucoup de dégâts, pas seulement au Texas mais aussi dans certaines parties de la Louisiane», a déclaré le président George W. Bush depuis Washington.
M. Bush a annoncé un allègement des procédures d'importation d'essence afin de répondre aux difficultés d'approvisionnement provoquées par le passage d'Ike sur les raffineries de Houston, qui représentent 25% de la capacité de raffinage des Etats-Unis.
Le candidat démocrate à la présidentielle américaine, Barack Obama, a fait appel à ses partisans pour qu'ils envoient des dons ou se portent volontaires.
Son rival républicain John McCain, disant redouter «d'importantes pertes en vies humaines», a adressé ses prières aux victimes et fait part de son inquiétude pour la hausse du prix de l'essence.