Algérie
Algérie (République algérienne démocratique et populaire), pays d' Afrique du Nord baigné au nord par la Méditerranée, situé entre le Maroc à l’ouest et la Tunisie, à l’est; plus de 30 millions d’habitants; capitale Alger. Langue officielle: arabe (mais 25 % de la population parle le berbère et a du mal à faire reconnaître son identité culturelle). Monnaie: dinar algérien. Religion (d’État): islam. Il existe aussi aujourd'hui une minorité chrétienne.
Géographie de l'Algérie
Trois domaines naturels se succèdent du nord au sud. Les montagnes méditerranéennes de l’Atlas tellien (2308 m au Djurdjura) alimentent de rares cours d’eau; elles sont jalonnées de bassins et bordées de plaines côtières. Plus au sud, les hautes plaines semi-arides, ponctuées de dépressions (les chotts), ont une végétation steppique et un peuplement clairsemé. L’Atlas saharien et les Aurès séparent les hautes plaines du Sahara où le peuplement se concentre dans les oasis. Les cours d’eau sont de peu d’importance et souvent intermittents. Du fait du climat, la population se concentre dans le Nord.
Histoire de l'Algérie
Carthage puis Rome se sont contentées d’une suzeraineté sur les princes numides. En 42 après J.-C., le territoire algérien fut annexé et constitué en province de Maurétanie césarienne. Les Vandales s’y établirent de 430 à 534, jusqu’à l’arrivée des Byzantins. Les Arabes envahirent le pays après 720 et l’Algérie fut soumise à l’islam. Jusqu’au XVIe siècle, la rivalité des Arabes et des Berbères, les divisions des Berbères eux-mêmes mirent le pays dans une situation d’instabilité politique permanente. Seul le royaume de Tlemcen demeura prospère du XIIIe au XVIe siècle. Au XVIe siècle, l’Algérie devint une dépendance de l’Empire ottoman. Le pouvoir administratif fut confié à un dey (1671) et Alger devint une base d’action des pirates turcs en Méditerranée. Après la prise d’Alger (5 juillet 1830), la France conquit progressivement l’Algérie par des campagnes qui durèrent jusqu’en 1857. Abd el-Kader fut le héros de la résistance aux Français (1839-1847); son adversaire, le général Bugeaud, créa l’armée d’Afrique. Le régime appliqué à l’Algérie apparaît comme une suite d’oscillations et de compromis entre la colonisation, l’assimilation et l’autonomie locale. Durant le deuxième conflit mondial de 1939-1945, le pays participa à l’effort de guerre; Alger devint, en 1944, le siège du Gouvernement provisoire de la République française. L’impossibilité, pour les mouvements d’émancipation nés dans les années 30, d’obtenir l’égalité politique entre Français et musulmans provoqua un nouveau soulèvement. Un Front de libération nationale (FLN) se forma en 1954 et décida l’insurrection générale du 1er novembre 1954. Une guerre commença, marquée par des heurts violents entre communautés et par l’intransigeance des colons européens qui provoquèrent la chute de la IVe République puis menacèrent la Ve République (action de l’Organisation de l’armée secrète: OAS). Le 18 mars 1962, sous la présidence du général de Gaulle, des accords visant à un cessez-le-feu furent signés à Évian. La France, par référendum, approuva l’indépendance algérienne; la république fut proclamée le 1er juillet 1962, avec pour conséquence le départ massif des Européens. Ben Bella, président de la République en 1963, fut renversé en 1965 par le colonel Boumediene. A la mort de Boumediene (1978), le FLN désigna Chadli Benjadid comme son successeur; il fut élu président en 1979 et réélu en 1984 et 1988. En octobre 1988, une révolte populaire l’obligea à remanier les structures de l’État. En février 1989, une nouvelle constitution est adoptée et une loi sur le multipartisme est promulguée. Le Front islamique du salut (FIS), qui a remporté les élections municipales de juin 1990, s’impose de plus en plus comme un adversaire résolu du régime. En décembre 1991, le premier tour des élections législatives étant remporté par le FIS, l’armée contraint le président Chadli à démissionner, annule les résultats des élections et confie le pouvoir à un Haut Comité d’État, présidé par Mohamed Boudiaf. Celui-ci décrète l’état d’urgence (février), dissous le FIS (mars) et procède à une forte répression sur les islamistes qui répliquent par le terrorisme. L’assassinat en juin 1992 de M. Boudiaf, remplacé par Ali Kafi, accentue l’instabilité du pays. À partir de 1993, le climat d’insécurité et de terreur, entretenu par les assassinats d’intellectuels, d’artistes, de femmes et d’étrangers, est amplifié par la multiplication des attentats. Nommé à la tête de l’État en janvier 1994, le général Liamine Zeroual, après l’échec d’un dialogue avec les dirigeants du FIS, abandonne l’option du compromis en déclarant poursuivre l’éradication du terrorisme et de la violence et organise une élection présidentielle dont il sort vainqueur en novembre 1995