QUEBEC - Céline Dion a tenu promesse et a fait vibrer les plaines d'Abraham, vendredi, en donnant un spectacle à sa ressemblance, haut en couleurs, généreux, ouvert sur tous les registres et styles musicaux.
Après neuf ans d'absence à Québec, la chanteuse à la carrière internationale était visiblement contente et émue d'être là, "en famille", pour célébrer à sa manière le 400e anniversaire de Québec.
D'entrée de jeu, elle a noté que la nation québécoise était née "ici même où nous sommes, il y a 400 ans".
Elle a prévenu son public, conquis d'avance, que ce spectacle, gratuit, ne serait présenté qu'une seule fois, mais qu'elle voulait s'en rappeler toute sa vie.
Pour l'occasion, la star a offert à ses fans un feu roulant d'une trentaine de chansons, toutes en français, seule, en duo ou en trio avec ses invités.
Le point culminant du spectacle aura été, à la toute fin, la reprise particulièrement bien sentie d'"Un peu plus haut, un peu plus loin", interprétée en duo avec Ginette Reno, à la voix toujours aussi puissante.
En 1975, c'est cette même Ginette Reno qui avait conquis 250 000 personnes sur le Mont-Royal, le soir de la Saint-Jean, avec cette même chanson de Jean-Pierre Ferland.
Ce dernier avait accepté de sortir de sa retraite le temps de faire "Une chance qu'on s'a" avec la star de la soirée.
C'était la première fois que Céline Dion et Ginette Reno se retrouvaient sur une même scène pour chanter ensemble, un vieux rêve de la chanteuse de Charlemagne.
L'émotion était dans l'air et Céline Dion a éclaté en sanglots dans les bras de son aînée, à la fin de la chanson.
Très en voix, Céline Dion avait lancé le bal avec Garou, mais c'est surtout avec Nanette Workman qu'on a senti un véritable courant électriser la scène avec l'endiablée "Lady Marmelade".
D'autres invités étaient au programme: Zachary Richard, Mes aïeux, Claude Dubois, Dan Bigras, Eric Lapointe, de même que les membres de la famille Dion.
"Je veux vous faire vivre ce qu'on vivait dans ma famille", a-t-elle lancé au public avant d'entonner un pot-pourri, dédié à son père décédé, fait de "Jos Montferrand", "La Bastringue", "Jack Monoloy", avec ses nombreux frères et soeurs.
On aura entendu tous les styles: du rock, du pop, du blues, plusieurs "power ballades" et beaucoup de québécois pure laine traditionnel, un genre auquel la diva nous avait peu habitués.
Elle n'avait pas oublié d'enfiler quelques-uns de ses succès francophones, tels "On ne change pas", "L'amour existe encore", "Et s'il n'en reste qu'une", "S'il suffisait d'aimer" et "Pour que tu m'aimes encore".
Zachary Richard, qui a chanté l'incontournable "L'arbre est dans ses feuilles" en duo avec la chanteuse, a dit qu'il se souviendrait toujours du soutien accordé par Céline Dion, lors de l'ouragan Katrina, qui a dévasté sa Louisiane. La chanteuse avait alors versé 1 million $ pour aider les victimes.
Un imposant orchestre de 25 musiciens, dirigé par Scott Price, et quatre choristes, entourait la chanteuse pour ce spectacle au dispositif scénique impressionnant qui aura duré près de trois heures.
Bénie des dieux, la chanteuse a eu droit à une des seules belles soirées chaudes et douces de l'été pour ce spectacle en plein air, qui aurait eu lieu beau temps, mauvais temps.
Des milliers de fans avaient fait le pied de grue pendant de longues heures, sous un soleil de plomb pour s'assurer de bonnes places devant la scène.
La plupart des invités ont fait deux chansons, la première seuls, l'autre avec Céline Dion.
Malgré l'immensité des lieux, rien n'a été négligé pour que chacun puisse voir la star: sept écrans géants ont été plantés sur le site, à divers endroits stratégiques, et six autres ont été installés sur la rive-sud de Québec, à Lévis.
(article tiré de la Presse Canadienne)